Contrairement à ce que le titre peut laisser penser, Cabeça n'a pas été fait avec la tête mais plutôt avec ce qui y circule. Plus grave et chargé d'émotions, ce second album est aussi beaucoup plus improvisé. Il capture un instant, un seul, dans lequel on entend les cordes de la guitare, la respiration de celui qui la joue et le bruit de la chaise sur laquelle ce dernier s'assoit. L'endroit dans lequel Cabeça a été enregistré, un ancien couvent dans les hauteurs de Montemo-o-Novo, renforce la particularité du moment grâce à son acoustique. Techniquement, il est toujours difficile d'imaginer que seuls cinq doigts grattent les cordes de la guitare. Musicalement, c'est une invitation à se laisser aller et à répondre avec ses propres émotions...ses propres sensations.
Filho da Mãe fait partie de ce petit cercle de guitaristes portugais qui ont insufflé leur propre identité à leur instrument, à l'image de Norberto Lobo ou Tó Trips (la moitié de Dead Combo). Celle de Filho da Mãe est sombre, grave mais belle. A écouter les yeux fermées.
Edition d'Auteur - 2013
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