À Une Heure Incertaine


À Une Heure Incertaine, nouveau film de Carlos Saboga sera en salle le 10 février. Né au Portugal en 1936, le réalisateur a fui dans sa jeunesse la dictature de Salazar et a gagné clandestinement la France puis l’Italie avant d’être naturalisé français. Il est principalement reconnu pour son travail de scénariste et traducteur mais il fut aussi journaliste et assistant réalisateur.

1942. Dans le Portugal de Salazar, deux réfugiés Français suspects, Boris et Laura, sont arrêtés. L’inspecteur Vargas, séduit par la jeune femme, décide de les cacher chez lui: un hôtel désert où il vit avec sa fille Ilda et sa femme gravement malade. Ilda découvre leur présence et, rongée par la jalousie, s’attache à les faire disparaître coûte que coûte…

La toile de fond est la deuxième Guerre Mondiale, vue depuis un pays qui s’en tient à l’écart, le Portugal. Soumis à une dictature impitoyable, ce pays devient alors, paradoxalement, un refuge et un espace de liberté pour des milliers de personnes qui, autrement, l’auraient perdue, avant de perdre la vie.

L’essentiel de l’action se déroule dans l’enceinte d’un hôtel désaffecté, en un huis-clos semblable à la situation du pays pendant la dictature, isolé et du reste du monde, et de l’histoire en marche. Un décor unique donc, crépusculaire, fait de longs couloirs sombres, déserts, de portes closes, de salles plongées dans la pénombre, peuplé par les fantômes livides des meubles recouverts de draps. Les rubans de papier qui quadrillent les vitres des fenêtres, pour prévenir les éclats d’hypothétiques bombardements aériens, filtrant la lumière extérieure, concourent à créer une atmosphère oppressante d’aquarium, accentuée par les photos d’eau (mer, fleuves, lacs, cascades) accrochées aux murs de l’hôtel. A l’intérieur, les personnages semblent dériver entre deux eaux, à la faveur de désirs exacerbés par l’enfermement.

Share on Google Plus
    Blogger Comment
    Facebook Comment

0 commentaires:

Enregistrer un commentaire