JIBÓIA - Badlav


Jibóia se traduit en français par boa constricteur (un serpent capable d'engloutir des proies de tailles imposantes). Sur disque, Jibóia se nourrit d'influences psychédéliques et de musiques du moyen-orient. D'ailleurs, le press release qui accompagne l'album cite deux Omar,  Khorshid et Souleyman, dont on sent effectivement l'influence sur ce Badlav.

Jibóia est le projet solo d'Óscar Silva, guitariste surdoué qui a déjà travaillé avec Lobster ou Filho da Mãe. Ce premier album succède à un EP éponyme, sorti en 2013, sur lequel participait une certaine Ana Miró, mieux connue sous le nom de Sequin. Pour Badlav l'équipe est restée la même: Óscar joue, Ana chante. A la production on retrouve Xinobi, surtout, et Moullinex (qui avait déjà produit Sequin). Le disque lui se compose de quatre chansons censées représenter les quatre yuga de la vie (ou ères) de la tradition hindou. C'est donc tout naturellement que le disque devient de plus en plus sombre. Satya (âge d'or) est un titre lumineux et joyeux, comme la jeunesse peut l'être. Treta (argent) est déjà plus dur, plus brut aussi. C'est en quelque sorte l'âge de la maturité, celui du début du déclin aussi. Il émane ensuite de Dvapara (bronze) une certaine inquiétude et des interrogations. La répétition en seconde partie de chanson ressemble à une prière récitée en état de transe. Puis c'est l'obscurité, la fin est proche. Kali (fer) chante la résignation, la voix est moins présente. La musique, et donc la vie, s'éteint tout doucement. Puis c'est la fin.

Badlav est un très bon disque riche de détails que seules de nombreuses écoutes permettront de déceler. Jibóia, lui, apporte des sonorités nouvelles dans les musiques actuelles portugaises. Le mariage entre la voix de Ana Miró et les accords hallucinés d'Óscar Silva est parfait. On attend la suite avec une certaine impatience. 
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