Legendary Tigerman à la Maroquinerie (7/10/14, Paris)

          C'est dans une Maroquinerie pleine à craquer que se présente Paulo Furtado. Après avoir retourné cette salle avec Wraygunn il y a quelques années, il revient ce soir  avec les habits de Legendary Tigerman. Il défend True, son dernier album, et poursuit une tournée européenne qui l'a déjà vu passé par Londres, Amsterdam et Bruxelles. Habituellement en formule duo puisque désormais accompagné d'un batteur, Paulo Segadães, Paulo Furtado sera exceptionnellement rejoint par un saxophoniste, João Carbrita, qui a fait l'aller-retour Lisbonne-Paris pour l'occasion. Le public, voué au blues-rock de Legendary Tigerman, n'en attendait pas tant: il saura se montrer à la hauteur.


C'est seul qu'il entre en scène. Sous les ovations du public, il lance la soirée avec un Hey, Sister Ray extrait de son précédent album "Femina". Si Rita Redshoes n'est pas là physiquement, elle n'est pas tout à fait absente. On peut en effet la voir déambuler dans les rues d'une ville (qu'on suppose être Lisbonne) dans une vidéo projetée derrière la scène. Le titre est une parfaite introduction. Doux mais tendu, il attire les lumières, les regards et les attention sur Paulo Furtado, dont le magnétisme sur scène n'est plus à prouver. Premiers applaudissements et premiers cris: le concert est lancé.
Photo: David Rito (merci de respecter le travail du photographe et de ne pas utiliser cette photo sans son accord)

Un autre Paulo, Segadães cette fois, entre sur scène et part s'installer derrière la batterie. Cette nouvelle formule, inédite jusqu'à cette tournée, ouvre la voie à de nouveaux habillages à des titres plus anciens et permet une plus grande liberté à Paulo Furtado. Cela se constate sur le titre suivant, Storm Over Paradise, lorsque le charismatique João Cabrita se trompe à deux reprises En guise de mot d'excuse il jette un billet à Paulo Furtado, lequel rit à gorge déployée. La bonne humeur règne, le public s'en amuse et redouble d'applaudissements.
Photo: David Rito (merci de respecter le travail du photographe et de ne pas utiliser cette photo sans son accord)

Nouvel extrait de "Femina" et nouveau court-métrage réalisé par Paulo Furtado qui rmontre à nouveau son attirance pour le monde du cinéma. Un Gone plus tard et on retrouve l'homme-tigre à seul sur scène. Il s'installe derrière la grosse caisse et la charleston pour remonter douze ans en arrière. Naked Blues, extrait de l'album du même nom, est accompagné d'une vidéo dans laquelle Paulo finit nu, à genoux au milieu d'un champ ravagé. Le public reste subjugué, ne sait plus si la vidéo accompagne la chanson ou si c'est l'inverse. Le moment est intense, c'est presque une prière. Prêchant la bonne parole seul sur quelques titres, il invite le public à une messe gospel. Sur Bad Luck Rythm'n'Blues Machine, Seigneur Furtado harangue la foule avec des "BABY" auxquels ses disciples, principalement féminines, répondent par des cris!
Photo: David Rito (merci de respecter le travail du photographe et de ne pas utiliser cette photo sans son accord)

Paulo Segadães revient sur scène pour Twenty Flight Rock, une reprise d'Eddy Cochran. Lisa Kekaula et Maria de Medeiros s'invitent pour deux duos virtuels sur The Saddest Thing To Say et These Boots Are Made For Walking, respectivement. Pendant ce temps, João Cabrita, comme pour préparer le public à ce qui va suivre, continue de chauffer la salle en invitant à claquer des mains et crier des "let's gonna burn all night" sur Dance Craze. Le concert s'achève sur un 21st Century Rock'n'Roll fou et interminable. Guitare, batterie et saxophone sont à fond. L'assistance répond à cette débauche d'énergie en hurlant des ROCK'N'ROLL qui conduiront Paulo Furtado à venir s'agenouiller au milieu du public. De retour sur scène et quelques riff plus tard, c'est fini. En fait non, au plus grand plaisir du public le titre et les hurlements reprennent, les artistes entrent dans une sorte de transe. Paulo Furtado ne sait plus où il est, continue de chanter et se met debout sur la grosse caisse. Paulo Segadães, absolument pas gêné par cette intrusion, frappe ses fûts de toutes ses forces, João Cabrita souffle à s'en époumoner, L'homme-tigre continue de rugir et rend ce moment magique. Tout le monde chante, danse et immortalise ce moment jusqu'à ce que le félin bondisse jusqu'au milieu de la scène La chanson s'arrête à l'instant où il touche le sol. Ouf!
Photo: David Rito (merci de respecter le travail du photographe et de ne pas utiliser cette photo sans son accord)

Arrive un rare moment où le public hésite entre un encore ou rester sur ce moment. Il ne sait sans doute pas non plus si il tiendra encore un titre de plus. Legendary Tigerman est, lui, inépuisable et remonte sur scène. Il offre deux derniers titres, plus calmes, qui permettent au public de reprendre son souffle. Un nouveau duo virtuel avec la fille du cinéma d'horreur italien Asia Argento puis Love Ride. extrait de True, Un dernier film, déroulé à l'envers, accompagne ce titre: une voiture y suit une route perdue au milieu de la forêt. A vrai dire, personne n'est contre l'idée de revenir au début du concert. Mais toutes les bonnes choses ont une fin,, les trois artistes se réunissent au milieu de la scène et, bras dessus bras dessous, saluent le public. Paulo Furtado prend le micro une dernière fois pour déclarer dans un français parfait "Merci Paris, ce soir c'était comme faire l'amour". On confirme Paulo, on confirme.



Remerciements: 
David pour les photos (d'autres photos sont disponibles sur Facebook) 
Martin pour sa disponibilité et sa sympathie 

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