Rencontres musicales luso-asiatiques


T(h)ree est un projet musical unique en son genre et réunit des artistes des scènes musicales portugaises et asiatiques. En trois compilations, le projet vise à stimuler la production musicale de chaque pays impliqué et à l'emmener très loin de ses frontières. T(h)ree réunit donc des expériences, des cultures et des artistes d'horizons très différents  et les invite à collaborer ensemble. Depuis six ans, le projet a ainsi vu défiler la crène des scènes musicales actuelles du Portugal, Hong-Kong, Macao, Philippines, Singapour, Corée et Japon. A l'occasion de la sortie du troisième et dernier volume de la trilogie, nous avons rencontré le mentor de ce projet: David Valentim.


Luso Sounds: Bonjour David, peux-tu te présenter et présenter ton projet T(h)ree.

David Valentim: T(h)ree est un projet culturel qui réunit des artistes portugais et asiatiques sur le thème de la musique. De ces rencontres naissent des échanges innovateurs qui sont aussi dans certains cas des actes de naissances de nouveaux projets. Et moi je suis la personne qui a mis ces échanges en place durant ces six dernières années. 

J'ai lu que ce projet est né à Hong-Kong quand tu as voulu faire découvrir des artistes portugais à des artistes asiatiques. Quels sont ceux que tu as fait écouter en premier et quelle a été la première impression des locaux?

Je ne me souviens plus par qui j'ai commencé mais ce qui était important c'était de faire découvrir la musique portugaise à des personnes qui ne la connaissait pas. Ceux qui l'ont écouté ont aimé et ont continué à suivre les artistes découverts. Certains sont mêmes devenus amis.

Après cela, comment as-tu réussi à convaincre des artistes qui n'avaient rien en commun à travailler ensemble?

La musique est un langage universel. La façon avec laquelle le message est diffusé peut être différente mais les influences sont très souvent identiques.  Ce ne fût donc pas si difficile de réunir les artistes. De plus, Internet fait que toutes les distances sont très raccourcies. Par exemple on est entrain de réaliser cette interview à 8000 km de distance l'un de l'autre et sans jamais s'être rencontrés, pour autant on ne rencontre aucune difficulté particulière. De la part des artistes je n'ai pas eu le sentiment qu'il y ait plus de difficultés non plus. 

Qui a choisi les réunions et quels ont été les critères de choix?

C'est moi qui ai choisi en fonction de mes goûts personnels et de l'ouverture des artistes à expérimenter de nouvelles sonorités.

Tu as retrouvé des différences entre les scènes musicales portugaises et asiatiques? 

Oui, les cultures et le background sont différents donc naturellement le "produit final" est différent. Le rock portugais et le rock japonais sont par exemple très différents bien qu'ils portent tous deux l'étiquette rock. Il y a beaucoup de différences et c'était une des parties les plus intéressantes de ce projet que de les explorer. 

Ce disque conclut la trilogie T(h)ree. Qu'est-ce que tu espères avec ce disque? 

Je n'ai pas d'attentes particulières.De nos jours il n'y a pas vraiment d'attentes à avoir quand il s'agit de divulguer la culture portugaise car il n'y a pas de soutien derrière. Ce dont je suis sûr par contre, c'est qu'il s'agit d'un projet novateur, important, honnête et dont la portée va bien au delà de la musique. 

Le premier extrait de cette compilation (In The Shade de Best Youth et Moullinex) a eu un gros succès cet été au Portugal. Tu penses que cette visibilité va permettre au disque de toucher un plus large public? 

Sincèrement je n'y pense pas. Quand je les ai invité ce n'était pas dans l'idée de toucher plus ou moins de public. Je les ai invité comme j'ai invité Toshiji Mikawa qui a composé un titre avec le violoniste Gil Dionisio qui peut se résumer à dix minutes d'un bruit infernal. Dans ma tête, ce disque est un ensemble. Aucun titre n'a été pensé pour rendre le projet plus commercial mais au contraire pour provoquer ceux qui justement n'acceptent que la musique plus "radio-friendly".

Que retiens-tu de cette expérience?

Du positif bien sûr. Nous sommes allé loin avec ce projet et il a crée de nouvelles ramifications: c'est le signe que nous avons de bons résultats. 

Quelles ont été ta plus grande satisfaction et ta plus grande déception dans l'élaboration de ces compilations?

Comme je l'ai dit, je n'ai pas d'attentes particulières. Je ne fais que ce en quoi je crois et j'organise les choses de façon à ce que le résultat final soit le meilleur possible. Ma satisfaction est donc d'avoir placé le niveau aussi haut. 

Après cette expérience, comment penses-tu que la musique portugaise est vue hors des frontières?

Le monde est très vaste et je ne sais pas exactement comment la musique est vue dehors, je ne sais d'ailleurs pas si elle est vraiment vue. Ce que je peux dire c'est que dans les pays et territoires impliqués dans ces compilations, la musique portugaise n'était pas suivie et que personne ne la connaissait. Pour ceux qui suivent le projet, il y a désormais tout un monde nouveau à explorer, aussi bien pour les portugais avec la musique asiatique que les asiatiques avec la musique faite au Portugal.

Maintenant que la trilogie est bouclée, quels sont tes nouveaux projets?

Nous sommes entrain d'étudier la possibilité d'organiser un festival T(h)ree qui se déroulerait tous les ans. 

Merci David, le dernier mot te revient.

Merci. 

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